Presse, Verre-Vélum-Papier, Verre dépoli, Sous verre

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Sous verre

Dépot

Éclat

Spécimens de temps (2015)

Exposition de fin maîtrise en arts visuels et médiatiques
Université du Québec à Montréal
Cdex, centre de diffusion et expérimentation
Mars 2015

Cette exposition fait état de mes explorations et de mes réflexions sur l’idée d’impermanence et la tentative de la représenter en photographie. Afin de faire émerger ma pratique artistique, j’ai privilégié l’aspect processuel de la recherche en faisant l’expérience du temps dans la durée et en prenant des notes photographiques pour documenter des instants, des détails. Observations et expérimentations sur les reflets changeants de l’eau, le déplacement de la lumière dans un lieu intérieur, la sédimentation de poussières végétales et le parcours d’un vaste espace extérieur m’ont permis de définir différentes composantes de ma pratique, les temps et/de/dans l’image. Suite à l’accumulation de nombreuses photographies, j’ai souhaité questionner le médium depuis les gestes posés et leurs effets pratique et théorique, afin d’en dégager mon approche. Finalement, en revenant sur la définition de l’image comme étant la présentation d’une absence, j’ai cherché une adéquation entre les images de substances – fluide – et la substance de l’image – papier – afin de souligner le caractère impermanent de l’instant.

Ce processus témoigne d’une ouverture, d’un passage s’opérant depuis une pratique visuelle appliquée, issue des arts graphiques, vers une recherche plus expérimentale en arts visuels ; de la typographie (dessin de caractère) à la photographie (dessin de lumière). De l’observation en passant par les explorations et la captation, j’ai cherché à animer l’image par différentes stratégies : sujet fluide et changeant, appareil révélant de l’imprécision et tirage sur papier de base pour épuiser partiellement la représentation. Dans l’optique de maintenir un fragile équilibre entre l’image fixée et l’instant fugace, et pour rendre compte de leur échantillonnage, l’installation donne à voir des fragments de temps suspendus, tels des spécimens éphémères épinglés. Ainsi, mon exposition de fin de maitrise Spécimens de temps présente l’aboutissement de mes recherches et questionnements sur l’idée d’impermanence dans une écriture photographique.

Pour plus de détails : mémoire-création

 
 
 

L'exposition telle qu'organisée recelait des qualités indéniables. Chacune des oeuvres y témoignait d'un grand souci de justesse, de finesse, et d'une sensibilité particulière toute vouée à communiquer l'expérience qui la sous-tend. Aussi, pouvait-on y apprécier une esthétique épurée et l'économie de moyens qui révélaient et soulignaient les particularités sensibles du lieu, dont les reflets en évolution sur les parois affectées par la lumière naturelle selon les heures du jour. Tout se jouait en de subtiles nuances couvrant divers pans du statut de l'image : entre représentation (de l'eau) et support matériel (comme représentation). Autrement dit, le traitement matériel des images sur différents types de support avait une incidence certaine sur le propos, qui, tout à coup, se tournait non plus du côté d'un sujet représenté, ici « l'eau/l'éphémère », mais plutôt du côté d'une « expérience de l'éphémère ». Cedit « éphémère » était aussi mis en question dans les dispositifs de présentation de l'oeuvre en son statut d'oeuvre tantôt en devenir, tantôt fixé (le moment de l'atelier versus l'objet commercial encadré). Et c'est sans doute cet aspect de l'exposition, en sa nature expérimentale pour l'étudiante, qui donne à penser que celle-ci s'est permis de mettre à l'épreuve un ensemble des conventions reliées à la photographie, lui permettant par la même occasion de définir son langage propre (et ce qu'il deviendra ?). Car tout porte à croire que ce travail trouve ces fondements du côté de la phénoménologie puisqu'il tend d'abord vers une expérience de la perception dans ces avenues spatiotemporelles complexes. En ce sens, l'objectif aura été atteint : celui de  « réactiver » non plus seulement la puissance évocatrice des images, mais leur part « vivante » ou ce qu'elles peuvent restituer de vivant dans leur matérialité effective (en dehors de l'image).

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Mémoire, 2015